1701 mort de sa mère.
1704 il entre au collège Louis-le-Grand (ancien collège de Clermont, rebaptisé
Louis le Grand suite à une visite de Louis XIV venu y voir une tragédie) tenu
par les jésuites. Il s’intéresse à l’histoire contemporaine et aux choses de la
politique ; il admire les grands auteurs de l’antiquité ; il admire Racine et
Corneille. il rédige la chronique du collège.
Jésuites : membres de la Compagnie de Jésus, clercs réguliers,
fondée par Ignace de Loyola en 1539, approuvée par le pape en 1540 (cf. église
romaine). Société missionnaire aux activités multiformes dont l’enseignement,
supprimée dans la plupart des pays catholiques entre 1762 et 1767, puis par le
pape Clément XIV en 1173, elle fut rétablie par Pie VII en 1814.
En 1709, le recteur de Louis le Grand fut nommé confesseur de Louis XIV en
remplacement du père Aix La Chaise, décédé.
1706 l’abbé de Châteauneuf (décédé 1708) l’introduit dans la société du Temple.
Le Temple
qui porte le nom de l’ordre qui l’a fondé, remplacé par celui de St Jean de
Jérusalem, dit de Malte.
est un lieu de refuge (comme des abbayes, des prieurés, des hôtels
d’ambassadeurs …) (clos avec un donjon massif de 4 tourelles, de belles
demeures, des échoppes, l’église de Ste Marie du Temple où étaient inhumés les
chevaliers de l’ordre …) où vivent 3000 personnes : des banqueroutiers, des
débiteurs, des fraudeurs, voire des malfaiteurs et des débauchés … la population
est exempté des impôts royaux mais paye de forts loyers au bailli qui les
administre.
Le principal commerce est celui de bijoux faux.
Août 1711 il quitte définitivement Louis le Grand.
1711 les études à l’école de droit de l’université de Paris l’ennuient ; il
ne veut pas « d’une considération qui s’achète » (son père avait payé 240
000 livres pour la « sureté de sa charge » de payeur des épices et receveur des
amendes à la Chambre des Comptes). Il veut « s’en faire une qui ne coûte rien ».
Il rêve d’être poète pour être illustre.
Eloignement à Caen chez des amis de son père. C’est là qu’il décide ce concourir
à un prix de poésie de l’Académie Française.
1713 départ pour La Haye (capitale Hollande) avec le frère de l’abbé de
Châteauneuf, nommé ambassadeur de France en Hollande (après l’avoir été à
Constantinople puis Lisbonne) ; Voltaire lui sert de secrétaire personnel.
Il collabore à une gazette paraissant tour à tour sous le titre de la
Quintessence ou le lardon, fondée par Mme du Noyer (réfugiée protestante).
Relation avec la fille de Mme du Noyer , Olympe surnommée Pimpette avec
laquelle il rêve de fuir à Paris.
Décembre 1713 : retour seul à Paris. La mère de Pimpette a découvert l’intrigue
et a menacé l’ambassadeur d’un scandale. Son père le déshérite.
Stage en tant de clerc de procureur dans l’étude de Maître ALAIN, procureur au
Châtelet. Il y fait la connaissance de Nicolas-Claude Thiriot (ou Thierot),
clerc « libertin » de 18 ans, avec lequel il aura une longue amitié.
1714 deux publications : l’anti-giton et le Bourbier.
L’anti-giton : conte en vers dans lequel Voltaire déclare sa
flamme à Mlle Duclos (de son vrai nom Marie-Anne de Châteauneuf, branche
pauvre), actrice de 44 ans, très séduisante de la Comédie Française. Il veut
avoir l’air de s’inscrire aux yeux du public dans la liste de ses amants et il
aimerait également un jour être l’un des auteurs qu’elle jouera.
Elle le complimenta mais ria de lui, de son aspect gringalet, de sa situation de
clerc de procureur et de fils de payeur des épices et receveur des amendes à la
Chambre des Comptes.
Le Bourbier : suite à la décision en 1711 de Voltaire de concourir à un prix de
poésie de l’Académie Française , c’est l’Abbé Juilhard du Jarry qui fut lauréat.
Voltaire eut bien quelques voix mais le président du jury était Houdar de La
Motte , un moderne, alors que Voltaire idolâtre les anciens. Le Bourbier est une
satire enflammée par sa colère contre La Motte. Il cherche aussi à montrer sa
science du langage et à rendre les académiciens honteux de leur choix.
Il commence à signer Voltaire.
Le texte sera repris en Avril 1715 par les Nouvelles Littéraires, périodique
imprimé en Hollande ; la gloire du jeune Arouet avait franchi les frontières et
qui plus est la Hollande (terre d’asile de la mère d’Olympe du Noyer).
Il se réfugie chez M. de Caumartin (marquis de St Ange, surintendant des
finances et conseiller d’Etat, ancien client du père de Voltaire au temps où il
était notaire) au Château de Saint-Ange, sur les bords du Loing (confluent de la
Seine passant à Montargis, Nemours, Moret).
LE FEVRE DE CAUMARTIN
Famille de magistrats et fonctionnaires français : Jean François Paul né à
Châlons-sur-Marne (1668-1733) fut évêque de Vannes puis de Blois ; Antoine Louis
François né à Paris (1725-1803) fut prévôt des marchands de Paris et contribua à
embellir la capitale.
1716 retour à Paris, il se mêle aux intrigues contre le Régent, en
écrivant des épigrammes concernant les amours incestueux de Philippe avec sa
fille aînée, la duchesse de Berry. Le régent l’envoie en exil à Sully-sur-Loire.
Sully-sur-Loire : château féodal (XIV et XVIe siècles) : il y
fait des lectures et des rencontres composant des vers et épîtres pour les
comtesses, marquises et autres visiteurs du duc de Sully. Il prend pour
maîtresse une certaine Suzanne-Catherine qui est comédienne. Cet exil n’est
finalement pas désagréable ; il en profite pour améliorer sa tragédie Œdipe.
Le Régent : après la mort de Louis XIV, Philippe d’Orléans, neveu
de Louis XIV, régna pendant la minorité de Louis XV, arrière petit-fils de Louis
XIV (1715-1723). Période marquée par le relâchement des mœurs. Les fidèles du
régent sont appelés des « roués », dignes de périr sur la roue pour leurs vices
et leurs débauches.
Janvier 1717 : retour à Paris.
Janvier 1717 : Oedipe, après une nouvelle audition, est reçu à la Comédie
Française : l’assurance que la tragédie sera jouée
!
Voltaire rédige 2 poèmes satiriques dont Puero regnante, souhaitant se venger de
son exil (même si celui-ci a été finalement agréable, dans un monde supérieur au
sien).
Mai 1717 : le Régent envoie, pour 11 mois, Voltaire
à la Bastille. Voltaire attend de cette épreuve comme une noblesse.
Il s’était déjà rendu à la Bastille en visite à son ami, le duc de Richelieu,
mais Voltaire se rendra compte qu’il n’y a pas le même traitement pour un duc
que pour un poète : pas d’appartement mais une simple chambre qu’il doit balayer
et dont il doit nettoyer les latrines. Grâce à Thieriot, il lui est fait passé
papier, plume et encre ; ainsi il compose un chant de la Henriade.
Très vite, il dîne avec le gouverneur de la prison qui l’initie aux secrets de
la Bastille …
La Bastille : forteresse construite à Paris (cf. porte St
Antoine) (1370-1382). Tout d’abord citadelle militaire, elle fut transformée en
prison. ; Symbole de l’arbitraire royal, elle fut prise par le peuple de Paris
le 14 Juillet 1789 et détruite peu après. Le roi pouvait y envoyer n’importe qui
sans jugement, sur une simple lettre de cachet.
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Avril 1726 : incarcération à la Bastille.
Mai 1726 : départ pour Londres (Angleterre). Lord Bolingbroke lui
présente des auteurs. Il admire le théâtre de Shakespeare : Julius Caesar lui
inspirera La mort de César (publication interdite en France en 1731 –
représentation en 1735) et Othello lui donnera l’idée de Zaïre (succès de la
première représentation en France en Mars 1732).
Il apprend l’anglais et faire paraître 2 ouvrages
(revus par Young) dans cette langue :
Essai sur les guerres civiles de France
Essai sur la poésie épique.
Thèmes chers à Voltaire :
1. Antipapisme
2. Hommage à l’Angleterre, reine des arts, des armes et des lois
3. Egards dus aux gens de lettres
1728 : édition de La Henriade (remaniée de La Ligue) dédiée à la reine
d’Angleterre.
Fin 1728 : retour en France.
Voltaire rédige :
L’histoire de Charles XII
Les lettres anglaises.
1729 : spéculation financières afin d’avoir l’aisance nécessaire à son confort
et son indépendance.
15 Mars 1730 : Voltaire proteste contre le refus d’une sépulture chrétienne à
Adrienne Lecouvreur comédienne qui jouait Jocaste dans Œdipe.
11 Décembre 1730 : succès de la représentation de Brutus (tragédie).
1731 saisie du premier volume de L’histoire de Charles XII. Interdiction de la
Mort de César (inspiré de Julius Caesar de Shakespeare).
13 Août 1732 : succès de la représentation de Zaïre.
Publication d’Initiation à la mathématique de Newton
1733 publication du Temple du goût (critique littéraire aux grands classiques du
XVIIème siècle).
Début d’une longue liaison avec Mme du Châtelet qui
possède le château de Cirey (Lorraine).
Emilie LE TONNELIER DE BRETEUIL, marquise du Châtelet (1706 –
1749).
Cirey-sur-Blaise : commune de la Haute Marne (52).
18 Janvier 1734 : publication de Adélaïde du Guesclin.
1734 : publication des Lettres philosophiques (ainsi que les remarques sur
Pascal).
Menacé d’arrestation, Voltaire se réfugie au château de Cirey (Lorraine) chez
son amie, Mme du Châtelet où il réalise des études scientifiques.
11 Août 1735 : représentation de la Mort de César (tragédie).
1736 : début de la correspondance avec Frédéric qui deviendra roi de Prusse en
1740.
Frédéric II le Grand (Berlin 1712 - Potsdam 1786), roi de Prusse
(1740-1786). A retenir de lui : qu'il réorganisa ses états, les dotant d'une
administration moderne, colonisant des terres et forgeant une armée qui
deviendra la meilleure d'Europe. Ami des lettres, grand collectionneur d'art
français, compositeur de pièces pour flûte, il attira en Prusse, autour de sa
résidence de Sans-Souci, Voltaire et de nombreux savants français, devenant
ainsi le modèle du despote éclairé.
27 Janvier 1736 : représentation d’Alzire.
Publication de l’Enfant prodigue (comédie).
Novembre 1736 : publication de Le Mondain (poème).
1737 – 1739 voyages aux Pays-Bas et en Belgique.
1737 publication des Eléments de la philosophie de Newton.
Sir Isaac Newton (1642 - 1727) physicien, mathématicien et
astronome anglais. Sa mécanique, exposée en 1687, restera la base de tous les
développements ultérieurs de cette science ; elle est fondée sur le principe de
l'inertie, la proportionnalité de la force à l'accélération et l'égalité de
l'action et de la réaction. Il inventa le téléscope (1671). Il découvrit la loi
de l'attraction universelle : ayant observé la chute d'une pomme sous l'effet de
son poids, il pensa que le mouvement de la lune pouvait s'expliquer par une
force de même nature. Il étendit cette théorie aux planètes du système
solaire et ses calculs lui permirent de retrouver les lois de Kepler ...
1738 publication des Discours en vers sur l’homme.
11 Septembre 1740 : première rencontre entre Voltaire et Frédéric II à Clèves.
Novembre 1740 : voyage à Berlin.
Publication de Zulime (tragédie).
Septembre 1742 : rôle actif dans la diplomatie officieuse
auprès de Frédéric II.
1742 succès de Mahomet ou le fanatisme.
1743 succès de Mérope (tragédie).
1743 les frères d’Argenson, amis de Voltaire, entrent au Ministère.
Septembre 1743 : nouvelle intervention diplomatique (cf. mission secrète à
Berlin) auprès de Frédéric II qui ne se laisse pas ramener dans l’alliance
française.
1745 à l’occasion des noces du Dauphin, représentation de La princesse de
Navarre.
1745 composition du Poème de Fontenoy.
Mars 1745 : rentré en grâce, Voltaire est nommé, par
l’entremise de Mme de Pompadour, historiographe de France et gentilhomme de la
Chambre du roi.
Jeanne Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721
- 1764), favorite de Louis XV, maîtresse déclarée du Roy (1745 - 1750),
elle joua un rôle politique important, faisant la fortune de Choiseul. Elle eût
aussi un rôle culturel en protégeant philosophes, artistes et écrivains.
Mai 1746 : Voltaire est élu à l’Académie française.
1747 Voltaire se retire à Sceaux chez la duchesse du Maine où il écrit Zadig
(1ère version).
Septembre 1747 : parution première version de Zadig (conte) à Amsterdam.
1747-1748 séjour à la cour du roi Stanislas à Lunéville ou Nancy.
Publication de Babouc ou le Monde comme il va (1748).
Stanislas 1er Leszczynski (1677 - 1766) roi de Pologne en titre
de 1704 à 1766, en fait de 1704 à 1709 et de 1733 à 1736. Beau-père de Louis XV,
il dut abdiquer suite à la guerre de succession de Pologne (1733 - 1738) et
reçut le Barrois et la Lorraine. Il embellit ses capitales : Nancy et Lunéville.
Août 1748 représentation de Sémiramis (tragédie).
1749 représentation de Nanine (comédie) ; parution de Memnon (conte).
10 Septembre 1749 : mort de
Mme du Châtelet
et retour de Voltaire à Paris.
28 Juin 1750 nommé chambellan de Frédéric II, Voltaire part pour la Prusse
(Berlin).
1750 publication de Diatribe du Docteur Akakia (pamphlet contre le savant
Maupertuis, directeur de l’Académie de Berlin).
1751 publication du Siècle de Louis XIV.
Il rédige Poème sur la loi naturelle (qui sera publié en France en 1756).
1752 publication de Micromégas.
Querelle avec Maupertuis.
27 Mars 1753 : Voltaire quitte Berlin : les relations entre Voltaire et Frédéric
II se sont altérées (en partie en raison du pamphlet (1750)).
Mai 1753 : séjour à Gotha (chez le duc et la duchesse).
Juin 1753 : Voltaire est retenu de force à Francfort par le résident du roi de
Prusse.
1754 il s’installe à Colmar.
sa visite à Lyon en novembre 1754
Février 1755 : il s’installe à Genève où il achète les Délices.
Juillet 1755 le Consistoire lui refuse l’autorisation de donner des
représentations théâtrales.
Voltaire rédige des articles pour l’Encyclopédie.
Août 1755 la Comédie Française représente l’Orphelin de la Chine.
1756 Il rédige :
l’Essai sur l’histoire générale et sur les mœurs
l’esprit des nations depuis Charlemagne jusqu’à nos jours
(qui deviendra en 1759 L’essai sur les mœurs et l’esprit des nations)
1756 publication du Poème sur le désastre de Lisbonne (cf. tremblement de terre
de 1755) auquel Rousseau rétorque par sa lettre du 17 Août 1756.
1757 Voltaire sert d’intermédiaire entre la France et Frédéric II qui cherche à
faire la paix. Mais la guerre l’emporte.
1758 : Voltaire inspire à d’Alembert l’article Genève de l’Encyclopédie.
Octobre 1758 : achat de la terre de
Ferney
et Tourey (pays
de Gex) en territoire français près de Genève.
Secondé par sa nièce Mme Denis née Mignot, il entreprend de grands travaux pour
améliorer l’organisation et l ‘économie de son
domaine.
Parution de Le Pauvre Diable (satire contre Fréron, adversaire des philosophes).
Janvier 1759 : publication de Candide.
Contre les adversaires de l’encyclopédie : série de pamphlets
1. Relation de la maladie du jésuite Berthier (1759)
2. La vanité (contre Lefranc de Pompignan, auteur de poésies sacrées)
3. Les lettres sur la nouvelle Héloïse (1761) (sous la signature du marquis de
Ximénès – attaque du roman de Rousseau – rupture totale avec Rousseau).
1760 Voltaire recueille Mlle Corneille.
1760 : publication de
l’Ecossaise (comédie)
Tancrède (tragédie).
1762 – 1764 : démarches pour réhabiliter Jean Calas
(1698 - 1762), négociant toulousain, protestant, condamné à mort et
exécuté en Mars 1762 après avoir été faussement accusé du meurtre de son fils
dans le but de l'empêcher de se convertir au catholicisme.
Voltaire et la
religion ...
1762 Traité sur la tolérance
1764 Dictionnaire philosophique portatif
1764 Jeannot et Colin (conte)
1765 La philosophie de l’histoire
En Russie, Catherine II prend le pouvoir.
1764 : édition des Commentaires sur le théâtre de Corneille (au profit d’une
descendante de Corneille, adoptée par Voltaire).
1765-1771 : Voltaire entreprend la défense de la
famille Sirven. Le roi de Prusse, Catherine de Russie, les rois de
Pologne et de Danemark aident financièrement Voltaire dans cette démarche gagnée
en 1771.
Pierre Paul Sirven
(Castres 1709 - Suisse 1777), protestant, accusé à tort d'avoir tué sa fille
pour l'empêcher de se convertir au catholicisme. Condamné par contumace (en son
absence), il se réfugia en Suisse où il sollicita l'aide de Voltaire qui
obtint sa réhabilitation en 1771.
1766-1773 : Voltaire entreprend la procédure en
réhabilitation du Chevalier de La Barre (condamné et exécuté en
Juillet 1766 pour manifestation libertines sur le passage d’une procession – le
Chevalier aurait trouvé la source de son attitude dans les ouvrages des
philosophes).
Il fait de même pour Montbailli et Lally-Tollendal
(condamné et décapité en 1766 suite à la capitulation de Pondichéry –
procès révisé en Mai 1778 quelques jours avant la mort de Voltaire).
Publication de contes :
L’Ingénu (conte) (1767)
La Princesse de Babylone (1768)
L’homme aux quarante écus (1768)
Les Guèbres (tragédie) (1769)
Epître à Horace (1772)
Février – Mars 1773 : Voltaire gravement malade.
10 Mai 1774 : avènement de Louis XVI – ministère de Turgot.
Voltaire appuie par une campagne de presse les réformes entreprises.
Anne Robert Jacques
Turgot (1727 - 1781) Il plaça dans ses "réflexions sur la formation et la
distribution des richesses" (1766), la question céréalière au centre de
l'économie nationale ... Contrôleur général des finances (1774), il supprima les
douanes intérieures et chercha à établir la liberté du commerce et de
l'industrie par la suppression des maîtrises et des jurandes ; mais il se heurta
aux privilégiés, hostiles à une subvention territoriale unique et fut disgracié
en 1776.
1774 Voltaire tente en vain d’obtenir la réhabilitation du jeune d’Etalonde,
condamné pour impiété en même temps que le Chevalier de la Barre.
1775 Voltaire fait affranchir le pays de Gex de la gabelle (édit émis par
Turgot).
1775 : l’éditeur Cramer publie « les œuvres complètes », la dernière parue du
vivant de voltaire et sous son contrôle.
1775 publication d’Histoire de Jenni (conte)
1778 : très malade, il se rend à Paris chez le Marquis de Villette.
16 Mars 1778 : première représentation d’Irène devant toute la Cour.
30 Mars 1778 : Voltaire est couronné à la Comédie Française.
7 Avril 1778 : initiation maçonnique par les bons office de Condorcet.
Il meurt le 30 mai 1778 ; le Clergé de Paris fait des difficultés pour ses
obsèques et son corps est inhumé le 2 juin à l’abbaye de Scellières (diocèse de
Troyes), dont son neveu Mignot était abbé commanditaire.
En 1791, treize ans après sa
mort, la dépouille de Voltaire
est transférée au Panthéon.
Le clergé ne participe pas à la cérémonie.
La nuit précédant le convoi funèbre, le cercueil est exposé dans les ruines
de la Bastille,
prison où avaient été détenus Voltaire et d'autres ennemis de l'Ancien Régime, devenue depuis symbole de la Révolution.
La cérémonie est mise en scène par l'architecte Cellerier, adepte d'un style
gréco-romain.
Le convoi funèbre est conduit par un détachement de cavaliers, suivi par les
délégations des écoles, des clubs, des confréries et des groupes d'acteurs de
théâtre. Puis viennent des ouvriers ayant pris part à la démolition de la
Bastille, portant des boulets et des chaînes trouvés dans la prison. Quatre
hommes en costume de théâtre classique soutiennent une statue dorée de Voltaire.
Des acteurs brandissent des bannières avec les titres de ses principaux
ouvrages. Ensuite vient un coffre doré, contenant une édition complète de ses
œuvres, récemment publiée, en 92 volumes. Une foule immense accompagne le
cortège.
Un orchestre complet précède le sarcophage tiré par douze chevaux blancs. Les
parois sont décorées de masques de théâtre, avec cette sentence :
« Il combattit les athées et les fanatiques. Il inspira
la tolérance, il réclama les droits de l'homme contre la servitude de la
féodalité. Poète, historien, philosophe, il agrandit l'esprit humain, et lui
apprit à être libre. »
Les membres de l'Assemblée nationale, les magistrats et le Conseil municipal
de Paris suivent le cercueil. Le convoi s'arrête à l'Opéra, l'Ancienne et à la Nouvelle Comédie, et vers minuit atteint le Panthéon.
Le musicien
François-Joseph Gossec
compose pour la cérémonie un hymne pour chant et cuivres (ou pour trois voix,
chœur d'homme et orchestre d'harmonie) sur un poème de
Marie-Joseph Chénier.
La cérémonie a coûté 36 868 livres dont 602 pour le banquet offert aux gardes
nationaux ayant formé le cortège.
Ses cendres
au Panthéon à Paris, visite ...